1983… Des catacombes au Canal de l’Ourq
1983, c’est le déclic. Au moment où l’art conceptuel triomphe, Michel et Jean optent pour l’authenticité du geste pictural et c’est dans les catacombes de Paris, haut-lieu de l’underground de l’époque, qu’ils se rencontrent. Là qu’ils peignent au pinceau, avec leurs doigts, avec une bombe aérosol. Ils réalisent des fresques communes, les signent Vive La Peinture. Comme un mot d’ordre qui se transformera vite en logo. VLP est né. Avec spontanéité, énergie, générosité. En reniant aussi l’ego de l’artiste au profit de la synergie de groupe.
Puis, du sous-sol, ils remontent dans la rue. Vite fait, ils vont lui donner un petit air de liberté et de gaité. Car c’est maintenant aux palissades des chantiers qu’ils s’attaquent. Les « sovaj de vil atak for Bobour », les Halles, le Musée du Louvre et le MAM. Ils collent des peintures originales dans le métro et leurs « cent coups de tête » sur les murs. A la galerie Diagonale, ils peignent une palissade qu’ils découpent à la tronçonneuse et distribuent en morceaux.
Dans cette dynamique, ils jouent les fédérateurs et réunissent leurs amis graffitistes. Ils les invitent à Bondy. Là, sur des kilomètres, les murs et les ponts du canal de l’Ourcq deviennent les cimaises de ces « flamboyants» qui y dessinent et peignent à cœur joie. Premier rassemblement du mouvement graffiti en 1985. En compagnie de Speedy Graphito, Epsylon Point, Blek le rat, Futura 2000, Nuklé Art, SP 38… Rencontre aussi avec Keith Haring à son Pop Shop de New York et avec Basquiat chez Yvon Lambert.